Un Conseil des ministres s’est réuni mardi sous la présidence du président Bouteflika. Il est exclusivement consacré à la loi de finance 2016. Dans son intervention, le chef de l’Etat reconnait la gravité de la crise et son caractère imprévisible. Raison pour laquelle il recommande aux pouvoirs publics d’ « expliquer davantage à la population la gravité de la conjoncture financière que traverse notre pays, ainsi que le caractère unique au monde de nos dépenses publiques d’investissements et de nos transferts sociaux».
Poursuivant son intervention, le président Bouteflika ajoute que « c'est grâce à une parfaite compréhension de la situation que notre peuple adhérera aux efforts nécessaires pour préserver l'indépendance de décision économique du pays, laquelle est indispensable à la poursuite d'une politique conforme à nos valeurs de justice sociale réelle et de solidarité nationale effective".
En rapport avec cette situation de crise, le président Bouteflika a appelé le gouvernement à "persévérer dans la rationalisation des dépenses publiques et dans la lutte contre le gaspillage et contre toute forme d'atteinte aux richesses nationales, y compris la corruption ».
Mais en dépit de cette crise sévère, le président a réaffirmé la volonté des pouvoirs publics« à préserver la justice sociale et la solidarité nationale et poursuivre le développement national ». Ainsi ,le projet de Loi de finances de 2016, en dépit de la réduction de 50% des recettes pétrolières, consacrera près de 40% de ses dépenses à l'investissement public et plus de 20% de son budget au développement humain et au bien-être des familles.
Relation "gagnant-gagnant" entre l'Etat et les agents économiques
Le Président Abdelaziz Bouteflika a appelé les investisseurs nationaux à s'impliquer davantage dans la création de richesses et d'emplois dans une relation "gagnant-gagnant" entre l'Etat et les agents économiques.
Le Chef de l'Etat a affirmé que l'encouragement étatique de l'investissement, "qui a atteint des seuils sans comparaison" en matière fiscale et foncière ainsi qu'en matière d'allègement des charges sur le crédit et sur l'emploi, soit accompagné d'un retour en production et en création d'emplois.
Le Président Bouteflika a considéré au cours du conseil des ministres, qu'un tel engagement est une "option stratégique de l'Etat" mais son maintien "exige un retour en production de biens et de services" pour réduire les importations et procurer de nouvelles recettes d'exportations et en création d'emplois.
Le Président a également rappelé les efforts menés par le gouvernement pour "assainir l'environnement des affaires du poids de la bureaucratie et de la concurrence déloyale des activités parasitaires".
Pour le chef de l'Etat "il reste au monde de travail et au patronat national, public et privé, à se donner la main pour une stabilité sociale indispensable pour une mise en valeur des potentialités nationales importantes dans tous les domaines et pour faire franchir à l'économie nationale des étapes supplémentaires en matière de productivité et de compétitivité".
A ce propos, il a lancé un appel pour que la prochaine tripartite, qui se tiendra la semaine prochaine à Biskra, soit " l'occasion d'un sursaut à la hauteur de la conjoncture et des enjeux nationaux".