Quasiment absentes des rangs de la police dans les années 90, les femmes en constituent aujourd'hui plus de 8% des effectifs. Elles sont 14.000 sur les 170..000 agents que compte la Sûreté nationale, selon son directeur général, Abdelghani Hamel. Si dans les années 90, les quelques rares femmes enrôlées étaient invisibles, confinées le plus souvent dans les tâches de secrétariat et dans les grands centres urbains, aujourd'hui elles portent beau l'uniforme dans la rue et partout. De même qu'elles ont accès aux responsabilités. S’agissant du dernier mouvement des chefs de sureté de wilaya, le DGSN expliquera qu'il n'existe pas de femmes commissaires ayant exercé au niveau des services opérationnels, un critère, a-t-il dit, essentiel dans le choix des nouveaux chefs de sûreté de wilaya. Par contre plusieurs éléments de sexe féminin occupent des postes de chefs de sureté urbaine, chefs de sureté de daira…Elles sont agents de l’ordre public, brigadiers, officiers de police, commissaires, commissaires divisionnaires et exercent leur métier dans toutes les structures de la DGSN .
Selon les indications du général Hamel, les effectifs de la police ont connu une hausse exponentielle puisqu'ils n'étaient que de 50.000 au début des années 1990, à l'orée de la décennie rouge. Face à l'incertitude et aux menaces de l'époque, le recrutement s'était tari alors que les besoins de sécurité étaient pressants. L'urgence avait conduit la sûreté nationale à ouvrir ses portes à des éléments peu qualifiés voire douteux pour l'intégrer. Une situation qui a contribué à dégrader l'image de la police au sein de la population. La décision du directeur général de sanctionner les agents responsables de la mort suspecte d'un homme qui s’était suicidé dans le commissariat de Constantine participe de cette opération de reconquête, voire simplement de conquête puisque les rapports entre la population et la police ont été toujours empreints de méfiance. Ce n'est pas tant que les Algériens sont rétifs à l'ordre mais c'est surtout en raison des missions assignées à la police dans un régime de parti unique confronté ensuite au défi terroriste.
Pour le général Hamel, le drame de Constantine est une «négligence grave» découlant d'une «inobservation» des dispositions du code de procédures pénales. Le drame a suscité un mécontentement de la population qui a été contenu. En 2001, la Kabylie s'était embrasée à la suite de la mort d'un lycéen dans une gendarmerie. Le ministre de l'Intérieur d’alors M.Yazid Zerhouni avait alors soufflé sur les braises en qualifiant la victime de délinquant. Au demeurant, même un délinquant a le droit au respect de son intégrité physique par les agents de l'État, de surcroît à l'intérieur de locaux officiels.
Aujourd'hui, le patron de la DGSN tente de promouvoir le concept de "police de proximité" testé en France par la gauche sous le gouvernement de Lionel Jospin. Cette police a pour mission d'être au plus près du citoyen pour faire de la pédagogie et de la prévention. Supprimée par Nicolas Sarkozy plus enclin à la répression, elle est de retour sous une autre forme, le président français ne voulant pas admettre l'erreur de l'avoir supprimée. Autre tâche sur l'image de la police, la corruption. Les scandales révélés par la presse ne sont pas rares. Jusqu’ àune vingtaine de responsables avaient été placés en détention du temps de feu Tounsi. La mort de celui-ci n'a pas échappé aux spéculations sur une possible corruption. Selon le général Hamel, depuis son arrivée, il n'y eu que deux cas sévèrement sanctionnés. Pour le reste, il ne s'agirait dit-il que de rapine.